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I-DEAL DEVELOPMENT, LE PODCAST : PORTRAIT DE FREDERIC BONAN

June 08, 2020 I-DEAL DEVELOPPEMENT Season 1 Episode 1
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I-DEAL DEVELOPMENT, LE PODCAST : PORTRAIT DE FREDERIC BONAN
Show Notes Transcript

Découvrez vous ce premier podcast, le portrait de Frederic Bonan, qui répond à nos questions avec franchise et recul.
Vous découvrirez ainsi, avec ce portrait, le parcours d'un entrepreneur hors pair, que nous redécouvrirons au fil des podcasts au travers des success stories de son parcours.

Journaliste : Vous avez fait une grande partie de votre carrière chez Altran et une belle carrière. Vous êtes alors CEO à l'origine du rayonnement international de cette entreprise. Et là, en 2005, vous décidez de monter votre propre boîte I-DEAL DEVELOPMENT. Alors c'est un cabinet qui accompagne la croissance des PME, c'est à dire que vous, les conseiller pour réaliser des acquisitions, des cessions ou des levées de fonds. Enfin, toutes les opérations qui vont leur permettre de créer de la valeur. Bonjour Frédéric BONAN !

Frédéric Bonan : Bonjour

Journaliste : Donc, vous êtes le CEO de 18.000 personnes, c’est ça 18 000 ?

Frédéric : A l'époque, c'était ça oui.

Journaliste : Et vous choisissez de démarrer une entreprise tout seul. Est ce qu'il y a un moment pour entreprendre dans une vie, selon vous ?

Frédéric Bonan : Je crois qu'il n'y a pas d'âge, vous pouvez entreprendre à tout moment. Il faut que ce soit soit, un projet que vous avez monté et que vous avez envie de faire naître et qui a mûri en vous longtemps et qui d'un seul coup éclos. Soit, vous êtes forcé par les événements, jeté en plein milieu d'un champ de bataille, et là, de deux choses l'une soit vous partez en courant soit vous vous dites c'est fait pour moi.

Journaliste : Oui, parce que tout le monde n'est pas maso quand même de monter une boîte. Est-ce qu'on est ce qu'on le sait forcément au départ, si on veut être entrepreneur ?

Frédéric Bonan : Alors c'est vrai que beaucoup de gens s'imaginent qu'ils peuvent entreprendre ce qui est pas mal parce que ça anime une certaine motivation. Mais dans la réalité, je ne crois pas que tout le monde soit fait pour entreprendre.

Journaliste : Vous saviez vous que vous alliez un jour entreprendre ?

Frédéric Bonan : Dans mon esprit, en fait, j'ai toujours entrepris. Dans mon esprit. J'ai toujours entreprise. J'ai entrepris quand j'étais à l'école et j'ai entrepris chez Altran puisque j'ai passé ma vie à construire à l'intérieur de cette entreprise. Je dis souvent je n'ai pris la place de personne. Je n'ai fait que construire. Et progressivement, le nombre de collaborateurs, le nombre de clients, le nombre de pays s'est accru avec les équipes qu'on a constitué.

Journaliste : Et votre envie de monter une boîte toute seule vous est venue comment ? Comme ça, une nuit ? j'entreprends c'est mon moment.

Frédéric Bonan : Je n'avais pas l'impression d'être seul. J'étais plongé dans le bain et là je me dis, nom dans un chien, faut que j'y aille, qu'est-ce que je peux faire de ma vie ? J'ai réussi la première étape dans ma logique personnelle. Et maintenant, comment je peux aider les autres ? Paradoxalement, c'est parti de ça en ce qui me concerne.

Journaliste : C'était la crise de la quarantaine ? 

Frédéric Bonan : On peut dire ça aussi.

Journaliste : Alors vous quittez Altran, vous montez votre boite. Est-ce qu'il vous est arrivé de ne pas dormir certaines nuits, d'avoir des doutes sur la réussite de cette entreprise.

Frédéric Bonan : La réussite de l'entreprise ? Pas vraiment. En revanche, le doute sur leur capacité à pouvoir nourrir ma famille, oui. Certains soirs, vous n'êtes pas sûrs d'avoir le chiffre d'affaires qui va vous nourrir. En tout cas, au début. Et puis après, évidemment, vous êtes pris par la spirale de l'entreprise et vos collaborateurs...

Journaliste : Au début vous êtes tout seul ?

Frédéric Bonan :

Exactement. Vous êtes tout seul.

Journaliste : D'ailleurs à ce propos, est ce que quelqu'un vous a accompagné à l'époque, comme vous vous le faites aujourd'hui ?

Frédéric Bonan : Non

Journaliste : Ça n'existait pas, ce métier-là ?

Frédéric Bonan : En tout cas moi je ne connaissais pas de gens qui, selon moi, pouvaient m'apporter quelque chose et qui avaient déjà une expérience de succès. Parce que ce qui est vraiment référent, ce qu'on essaye de faire, en tout cas chez I-Deal Developpement, c'est que les histoires qu'on accompagne, on a derrière nous un historique de succès. C'est à dire que nous avons été aux manettes, nous avons géré, j'ai géré des entreprises, cette entreprise, vous avez cité Altran, où vous arrivez vous êtes 300 personnes, je suis parti ils étaient 18.000, donc on l'a créé, on sait faire !

Journaliste : Quel est le plus difficile quand on démarre sa société ?

Frédéric Bonan : Vous êtes chez vous, vous êtes seul dans votre appartement, dans votre maison et c'est vous qui devez-vous dire, je fais quoi aujourd'hui ? C'est quoi mon agenda ? Il n'y a personne pour vous guider, vous devez vous inventer, à la fois ce que vous vendez, mais à la fois la création de l'entreprise, c'est à dire ce qu'il y a autour de la création d'entreprise et l'animation de l'entreprise.

Journaliste : Entreprendre pour vous, c'est changer le monde ?

Frédéric Bonan : Pas forcément. Je pense que c'est l'accompagner. On a une part de responsabilité quand on entreprend. Parce que chacun des entrepreneurs, finalement, apporte la petite graine dans sa vision qu'il a d'agir sur l'économie, les gens, le monde.

Journaliste : Si tenté qu'il ait une vision parce que tous les entrepreneurs n'en n'ont pas encore.

Frédéric Bonan : Mais même le petit boulanger du coin, quand il va faire sa boulangerie pour la première fois, il va peut-être lancer des nouveaux gâteaux, il va vouloir peut être faire un nouveau pain, etc... Et moi, je suis très fasciné par des entrepreneurs, même dans la boulangerie. Pourquoi je dis ça ? Parce que la boulangerie, c'est un des métiers les plus vieux qui existent. Et pour autant, vous avez des groupes français comme Paul, qui ont innové totalement et qui sont devenus des leaders mondiaux. Un boulanger.... Donc j'ai beaucoup de respect.

Journaliste : Et de la fascination ? C'était ma question suivante. Justement, qu'est-ce qui vous fascine dans le fait d'entreprendre ?

Frédéric : Je trouve. C'est le courage qui anime ces gens-là. C'est le côté extrêmement positif, c'est cette forme de courage d'être capable de se lancer et d'y aller volontairement ou involontairement, mais d'y rester. Continuer à nager dans l'eau froide. Quand une entreprise meurt, ça me déchire le cœur. Vraiment. Parce que je mesure tous les efforts qu'il a fallu faire pour créer cette richesse. Je me souviens d'une collaboratrice qui travaillait avec moi sur le maintien du bien être des gens au travail. Elle me disait toujours la vraie richesse est la création de l'emploi. Et j'ai beaucoup de respect pour ça. C'est vrai. Et à part l'entreprise, il n’y a rien d'autre qui crée des emplois. Donc, l'entrepreneur est au cœur du sujet, selon moi.

Journaliste : Et eux-mêmes, les entrepreneurs que vous accompagnez, que vous côtoyez, que vous voyez régulièrement. Quel est votre constat aujourd'hui ? Comment se portent-t-ils ?

Frédéric Bonan : Il se porte bien et mal.

Journaliste : J'étais partie sur une bonne nouvelle...

Frédéric Bonan : Quand vous dites je vous dis qu'ils vont bien et je pense qu'ils ont ce courage inlassable. Et je trouve que c'est tout à fait louable parce que les conjonctures sont difficiles aujourd'hui, hier et demain. On ne sait pas ce que l'avenir nous réserve et pourtant, on est obligé d'y aller. Je dis toujours "Un entrepreneur n'a pas son destin en main, contrairement à ce qu'il croit, il ne peut pas quitter son entreprise"

Journaliste : Comme le capitaine d'un navire ?

Frédéric Bonan : Oui, il doit couler avec. À moi de faire en sorte, c'est là où j'interviens que ses fins soient heureuses. La perspective n'aura lieu que si il a vraiment construit quelque chose qu'il a su transmettre à l'intérieur de son entreprise. Sinon, finalement, il a entrepris une petite histoire personnelle, mais il n'a pas entrepris pour la collectivité.

Journaliste : Comment on le sait, comment il le sait lui-même ?

Frédéric Bonan : C'est très, très dur, parce qu'en général, l'entrepreneur, il est très centré sur lui-même et la difficulté c’est, avec la croissance, de passer du stade d'entrepreneurs au stade de manager. Et c'est difficile parce qu'effectivement, pour manager, il faut donner de la perspective aux gens et s'effacer progressivement.

Journaliste : Tout le monde n'est pas un manager.

Frédéric Bonan : Non, oui, tout le monde est un entrepreneur non plus et donc la mutation de l'un vers l'autre est compliquée.

Journaliste : Qu'est-ce que vous pensez de cette jeune, très jeune génération qui entreprend de plus en plus tôt et notamment grâce aux nouvelles technologies ?

Frédéric Bonan : Je trouve que ce sont des gens qui sont complètement loin de la réalité. Et c'est une bonne chose parce que c'est pour ça qu'ils ont le courage d'entreprendre.

Journaliste : Bon, ils ont l'inconscience de la jeunesse...

Frédéric Bonan : C'est fascinant. Il y aura des échecs, mais en général, ces échecs c'est quand l'idée est peut-être pas bonne, mais c'est surtout quand les gens ne s'y mettent pas à fond. Parce que même si votre idée n'est pas très bonne au début, vous pouvez l'aménager et la faire évoluer, etc. Moi, j'avoue, même quand on a créé, I-Deal Development, l'offre d'I-Deal Development n'était pas très claire et progressivement, on l’a fait évoluer. Et c'est ça qu'il faut être capable de faire et pas s'arc bouter sur une stature ou une position, il faut avancer dans son marché et construire avec ses équipes.

Journaliste : Est ce qu'il y a un entrepreneur qui, vraiment, suscite votre admiration ?

Frédéric Bonan : Je pourrais vous citer le maçon du coin avec qui je travaille, que je trouve admirable, sans cesse, il va reprendre ses projets. Je pourrais vous dire le plombier, je pourrais vous dire Bill Gates, je pourrais vous en dire plein...

Journaliste : Aujourd'hui, si vous regardez en arrière, est ce que vous considérez que vous avez réussi votre pari ?

Frédéric Bonan : Je n'ai pas fait de pari en fait.

Journaliste : J'étais sûre de votre réponse.

Frédéric Bonan : Je crois que la vie se déroule comme elle peut et vous faites ce que vous pouvez pour qu'elle se déroule le mieux possible. Pour moi, le succès, c'est quand vous gagnez l'estime des gens que vous estimez.

Journaliste : Et ça, aujourd'hui, c'est fait pour vous ?

Frédéric Bonan : Pour une partie des gens que j'estime, oui. Il m’en reste encore.

Journaliste : C'est une belle réussite. Donc vous continuez, vous poursuivez dans votre but?

Frédéric Bonan : Tout à fait.

Journaliste : Si c'était à refaire aujourd'hui ?

Frédéric Bonan : Je le referais et je referais beaucoup de choses plus tôt

Journaliste : Plus tôt ? Vous auriez démarré plus tôt, par exemple ?

Frédéric Bonan : Tout plutôt !

Journaliste : Dans cette veine-là, est ce que vous avez un conseil à ceux qui voudraient se lancer dans une telle aventure ?

Frédéric Bonan : Il faut se fixer un objectif clair, et surtout pas se décourager parce que les obstacles, il y en aura. Et ce n'est pas par temps calme qu'on voit la solidité d'un capitaine. C'est en pleine tempête. La capacité que vous allez avoir à résister à une tempête, ce sera votre capacité qui va vous amener à votre succès.

Journaliste : Alors, vous, en quoi vous avez changé depuis 2005 ? Depuis que vous avez entrepris ?

Frédéric Bonan : Alors faut le demander à mes enfants et à ma femme

Journaliste : Vous n'avez pas une petite idée ?

Frédéric Bonan : Je crois qu'on apprend à écouter de plus en plus. Si on veut entreprendre, il faut écouter de plus en plus et agir.

Journaliste : Mais écouter qui ?

Frédéric Bonan : Tout le monde.

Journaliste : A quoi vous pensez quand vous fermez la porte de votre bureau le soir, quand vous avez terminé votre journée et que vous avez écouté et que vous avez certainement résolu beaucoup de problèmes d'entrepreneurs ? A quoi pensez-vous ?

 

Frédéric Bonan : Je pense à ma résidence où je restaure une demeure historique et je fais des travaux de travaux publics moi-même.

Journaliste : Vous souhaitez secrètement qu'un de vos enfants reprenne votre société ?

Frédéric Bonan : Non.

Journaliste : Secrètement, vous pouvez nous le dire !

Frédéric Bonan : Ça m'aurait fait plaisir, mais ce n'est pas un objectif. Je pense qu'il vaut mieux qu'ils entreprennent et qu'ils aient leur propre entreprise. J'aimerais bien les aider à entreprendre leur propre projet.

Journaliste : Vous auriez pu faire un autre métier ?

Frédéric Bonan : Plein !

Journaliste : Qu'est-ce que vous auriez choisi ?

Frédéric Bonan : J'aurais aimé faire de la musique encore plus.

Journaliste : Quel genre de musique ?

Frédéric Bonan : Saxophone, par exemple.

Journaliste : Vous jouez du saxophone ?

Frédéric Bonan : Je taquine un saxophone. 

Journaliste : C'est une drôle d'idée. Pourquoi cet instrument-là ?

Frédéric Bonan : Je le trouve très chaleureux. Vous vibrez avec lui, il est plus subtil qu'il en a l'air. Et c'est un instrument qui parle à l'âme, selon moi.

Journaliste : Donc, vous avez un dialogue avec votre saxophone ?

Frédéric Bonan : C'est lui qui dialogue avec vous.

Journaliste : C’est lui qui dialogue avec vous, et là, vous avez la paix, plus d'entreprises, plus de problèmes. Vous êtes ailleurs 

Frédéric Bonan : Que des notes. 

Journaliste : Que de l'harmonie, c'est ça ?

Frédéric Bonan : J'aimerais bien avoir de l'harmonie, un peu plus quand je joue.

Journaliste : Vous avez une devise qui vous accompagne dans votre vie ?

Frédéric Bonan : Oui, c'est une mentalité presque plus qu'une devise c’est "Rien n'est jamais perdu"

Journaliste : Rien n'est jamais perdu. C'est ce qu'on va retenir. Mais avant de terminer, j'aurai une dernière question. Qu'est-ce que vous voudriez nous avouer sur votre business que vous n'avez jamais dit à votre mère ?

Frédéric Bonan : Sans ma mère et sans mon environnement familial, d'une manière générale, je n’aurais jamais fait ce que j'ai fait parce que leur soutien inconditionnel et constant, était vraiment une, m'ont apporté une sérénité constante.

Journaliste : Merci beaucoup pour cette interview.

Frédéric Bonan : Je vous en prie

Journaliste : Merci, c'était important. Frédéric Bonan de mieux vous faire connaître auprès des auditeurs. J'aurai le plaisir de raconter régulièrement une de vos aventures entrepreneuriales. Alors, rendez-vous pour le prochain podcast. Au revoir , à bientôt.

Frédéric Bonan : Au revoir, merci