I-DEAL DEVELOPMENT PODCASTS

I-DEAL DEVELOPMENT, LE PODCAST : L'HISTOIRE DU RACHAT DE SO. BIO PAR CARREFOUR

November 17, 2020 I-DEAL DEVELOPPEMENT Season 1 Episode 4
I-DEAL DEVELOPMENT PODCASTS
I-DEAL DEVELOPMENT, LE PODCAST : L'HISTOIRE DU RACHAT DE SO. BIO PAR CARREFOUR
Show Notes Transcript

En 2017, l'entreprise familiale "So.Bio" passait sous étendard de Carrefour. Derrière ce rachat, une histoire, celle du couple Lachat et de Frederic Bonan qui, avec toute l'équipe I-DEAL DEVELOPMENT qui ont oeuvré pour que So.Bio puisse poursuivre sa croissance extraordinaire.
Dans ce podcasts, vous découvrirez :
- L'histoire de ce Deal, de l'intérieur avec ses péripéties, les stratégies des parties.
- Comment une entreprise familiale a pu s'intégrer dans un géant de la grande distribution
- Quelles furent les doutes, les clés du succès de ce rachat par Carrefour.

Découvrez le deuxième épisode de cette histoire ici, avec l'interview des deux protagonistes de cette Story, Jean Marc Lachat  et Frédéric Bonan.

[00:02]
I-DEAL DEVELOPPEMENT est une équipe de deal maker avec à sa tête FREDERIC BONAN. Leur métier ? Accompagner les PME dans leur croissance et les aider à franchir les étapes clés de leur histoire. Refinancement, rachat d'un concurrent ou bien cession de l'entreprise. Parmi ses clients, So Bio, une enseigne de produits biologiques implantée dans le Sud-Ouest de la France et créée par Jean-Marc Lachat et son épouse. Une quinzaine d'années, à développer la marque et les voilà à la tête d'un réseau de huit magasins !

[00:30]
Mais voilà, il y a trois ans, ces deux entrepreneurs veulent tourner la page So.bio et se mettent à la recherche d'un repreneur. C'est alors qu'ils font appel à I-DEAL DEVELOPPEMENT. Dans ce podcast, nous allons interviewer Jean-Marc Lachat et FREDERIC BONAN pour comprendre comment, le travail et surtout la confiance entre les deux hommes ont permis d'aboutir à la cession de l'entreprise dans des conditions que le propriétaire de So.Bio n'aurait jamais imaginées. Mais avant ? Voici le récit de cette aventure passionnante et inspirante. On se retrouve juste après.

[01:05]
Je suis FREDERIC BONAN et je voudrais partager avec vous l'histoire de SO. BIO, une entreprise à l'épopée assez extraordinaire.

[01:12]
So.bio est à la recherche d'un repreneur et nous savons que les entrepreneurs de ce secteur ne transmettent pas leur enfant au premier venu.

[01:19]
Gagner la confiance des dirigeants, défendre leurs intérêts au mieux et mener à bien cette aventure nous a demandé, à mon équipe et moi-même, écoute, pédagogie et surtout pas mal d'endurance.

[01:32]
C'est au début des années 2000, que Jean-Marc Lachat et son épouse se lancent dans le bio par goût de l'entrepreneuriat et par conviction.

[01:40]
Ils font partie de ces entrepreneurs engagés et passionnés, prêts à de multiples sacrifices. Jugez plutôt ils vont jusqu'à revendre leur maison pour avoir les moyens d'ouvrir leur tout premier magasin So.bio. Leur objectif rendre les produits biologiques attractifs et accessibles au plus grand nombre.

[02:00]
Leur première boutique ouvre à Pessac, dans le Sud-Ouest. C'est leur région de cœur. Très vite, les magasins So.bio se multiplient entre Bordeaux et Toulouse. Au total 8 magasins. L'aventure se transforme en success story régionale. Chaque point de vente répondant bien à l'ambition de départ du couple ; donner accès à des produits bio de qualité, au meilleur prix et avec un vrai service. Et pourtant, fin 2017, le couple Lachat s'interroge sur l'avenir de sa création.

[02:34]
Les époux songent à vendre gouvernez une entreprise reste une charge, nous le savons tous, complexe et contraignante. Mais au-delà de ça, ils ont le sentiment d'avoir fait le tour de ce qui les passionnait. Et puis, leurs enfants ne souhaitent pas reprendre l'entreprise familiale. Alors la question cruciale se pose à qui lâcher les rênes de cette entreprise ?

[02:58]
C'est à ce moment-là que Nathalie et Jean-Marc Lachat décide de nous associer à leur réflexion sans chercher à devenir la référence des banquiers d'affaires dans le secteur du bio. Il est vrai que les relations construites avec Naturalia, "La vie saine" ou "Les nouveaux Robinsons", entre autres, ont fini par nous conférer une certaine réputation.

[03:18]
Novembre 2017. Nous voici donc réunis, mon équipe et moi-même, écoutant le couple Lachat avec la plus grande attention. Ce sont de véritables entrepreneurs qui forcent le respect. Et ce qui nous séduit en plus, c'est leur modèle de développement tout à fait original, qui représente une vraie valeur ajoutée, une vision stratégique très fine, couplée à une organisation intelligente, à la fois rationnelle et humaine, souple.

[03:49]
Un modèle du genre qui permet à un organisme malgré tout fragile de se dédoubler, d'essaimer et de prospérer sans y perdre ni son âme et son esprit, ni ses états-majors. En poussant l'analyse plus loin, nous convenons qu'il s'agit là d'un modèle parfaitement susceptible d'être appliqué à une entreprise bien plus grande. Et ça, nous savons d'expérience que ce peut être une formidable opportunité pour un repreneur avisé.

[04:14]
Alors, il n'y a plus qu'à. L'équipe de I-DEAL DEVELOPPEMENT se met en quête d'un repreneur, sachant que, depuis quelque temps déjà, avec la multiplication des points de vente et le classique effet boule de neige, le marché du bio est en forte croissance.

[04:30]
Nous explorons toutes les pistes pour trouver la plus appropriée.

[04:34]
Acteur de taille similaire en quête de croissance structurante, dirigeants issus d'un grand groupe désireux de se lancer en propre, mais aussi les industriels qui lorgnent sur le marché du bio et qui veulent en être, à l'instar d'Intermarché qui venait de racheter les "Comptoirs de la bio". Les candidatures se succèdent, dont celle de Carrefour, qui vient de reprendre une entreprise de distribution de produits bio, mais digitale celle-là. Cependant, le couple la chaîne ne souhaite pas de repreneurs du secteur de la grande distribution, jugeant ces pratiques incompatibles avec leurs valeurs.

[05:05]
De toute manière, Carrefour se retire rapidement du projet, invoquant une trop grande disproportion d'échelle entre ces 12.300 magasins et la poignée d'emplacements détenus par So.bio. Changement de cap, nous concentrons désormais nos recherches sur de plus petits industriels et des fonds d'investissement.

[05:24]
Nous sommes début 2018. Le marché connaît un de ces soubresauts qui accompagne tout marché en évolution rapide. Face à la démultiplication des enseignes et à cette ruée vers l'or vert, certains acteurs prennent peur et la décote, même momentanée, est à la mesure du mouvement ascensionnel. Moins 20 %, rien de moins. Ça risque d'être compliqué. Cependant, la vie est toujours faite de surprises, non ?

[05:52]
Précisément, le 25 mai 2018, Carrefour engage la direction de son marché bio Benoît Soury, jusqu'alors directeur général de La Vie Claire. Croyez-le ou non à la seconde, où il apprend que Carrefour a été en contact avec nous pour la reprise de So.Bio, il décroche son téléphone et nous appelle "Avant même de prendre un nouveau postes, je me disais que s'il existait bien une entreprise dont le rachat par Carrefour faisait sens, c'était précisément So.bio".

[06:19]
Il avait lui aussi étudié le modèle de développement et tout comme nous, il avait su l’apprécier à sa juste valeur. Excellente nouvelle.
Cela allait dans le sens de ce que nous prenions depuis un moment chez I-DEAL DEVELOPPEMENT la grande distribution. Et bien, ce n'est pas forcément le diable. Nous étions tombés d'accord avec le couple Lachat sur le fait qu'avec un homme comme Benoît Soury, les grandes ambitions de Carrefour pour la bio pouvaient se réaliser dans le respect des valeurs défendues par le couple depuis toujours. Voilà la preuve, leur ai-je dit, qu'il peut exister des groupes qui, tout comme vous, travaillent à la démocratisation d'un mode de vie plus sain.

[06:58]
Reprise des négociations et parcours du combattant, autant dans le principe et entre les deux parties, tout se passe vite et bien. Autant dans les faits, tout est laborieux, infiniment lent et assez compliqué.

[07:13]
Voilà qu'en plus, la Direction de la concurrence commence à s'intéresser de très près à l'affaire. Rien de surprenant. Partout, les plus grandes entreprises du pays sont en train de racheter tout ce qui comporte le mot "bio".

[07:24]
Elle ouvre une enquête : L'intérêt du consommateur est-il suffisamment pris en compte ? Protégé ? Et l'on sait que cette instance définitivement indépendante est la première et la dernière à parler. C'est donc le suspens.

[07:42]
Le temps passe. Carrefour, été 2018, est évidemment amené à communiquer sur sa stratégie. Bien obligé d'évoquer ses ambitions dans le secteur du bio. De notre côté, à ce stade encore hypothétique de la reprise, il nous est impossible de déclarer quoi que ce soit. Vous imaginez bien l'effet produit sur les producteurs, les clients et les équipes de So.bio, mais heureusement, avec Benoît Soury, nous avons pour partenaire de négociation un dirigeant d'envergure. Dès le départ, il va instaurer un vrai climat de confiance avec les époux, l'achat et faire preuve de beaucoup de diplomatie et de tact pour mettre en présence les équipes de Carrefour que lui-même connaissait alors encore peu, et celles de So.bio. Le tout dans un contexte plutôt mouvementé. C'est la crise des gilets jaunes...

[08:29]
Le fait que Jean-Marc Lachat constitue une composante forte de l'ADN de So.bio n'a pas échappé à Benoît Soury. Pourquoi ne pas rester en place, lui et son état-major ? Il pourrait ainsi poursuivre la mission qu'il s'était fixée : développer l'alimentation biologique dans d'autres pays. Benoît Soury l'y encourage vivement. L'idée est séduisante et vient se rajouter la perspective de l'ouverture d'une très grande boutique So.bio en plein Paris, face au "Bon Marché", flagship d'une chaîne qui comptera peut être d'ici quelques années des dizaines, voire des centaines d'unités.
Et comme nous avions de notre côté passé beaucoup de temps à mettre en place une passerelle de compréhension et d'intelligence entre ces deux univers si différents au départ, le créateur de l'enseigne, bien qu'il décline l'offre et quitte So.bio, décidera cependant d'accompagner la reprise pendant un an.

[09:20]
C'est donc un happy end ! Happy end, mais qui n'a pas été sans mal... Dois-je préciser que les équipes de Carrefour ont été extrêmement pointilleuses et exigeantes, qu'elles nous ont réclamé ? Chaque semaine, des dizaines d'informations, présenté de nombreuses requêtes, scanné chaque document. Bien évidemment, tout ceci fait partie de notre mission. Mais lorsque les époux Lachat découvrent, dans la salle de signature que le nombre total des personnes impliquées dans l'opération, sont à elles seules plus nombreuses que leurs effectifs au complet, ils mesurent les efforts et le travail mené par mon équipe et moi-même.

[09:59]
Ce jour-là, le 1er avril 2019, toutes les parties en présence réalisent une superbe opération. Carrefour, d'une part en concrétisant son projet d'acquérir dans le secteur du bio un socle solide doté d'une équipe brillante. Nathalie et Jean-Marc Lachat, d'autre part, en sécurisant leur patrimoine et poursuivant leur mission au service du bio.

[10:21]
Cette transaction change à l'évidence la donne du marché bio. Il a atteint un premier niveau de maturité et se dirige, dans les années à venir vers d'autres transformations. Des mutations que nous allons suivre de près et dans lesquelles il ne serait pas surprenant que nous nous retrouvions à nouveau impliqué. Car bien davantage que de transaction, de création de valeur pour le vendeur comme pour le repreneur dont il est question dans notre métier. Lorsqu'il est bien fait et c'est notre ADN.

[10:50]
Voilà pour l'aventure de So.Bio. Pour en savoir plus, l'interview de deux protagonistes de ce deal est à découvrir dans le prochain épisode.